Bivouac à Solalex > Miroir > Col de La Poreyrette > Solalex.
Mix de: voie de l'Y (la voie normale), Inferno et un peu de hors piste. 500m, degré 5 voire 6.
On se lève de bonne heure, espérant passer dans les premiers. Nous sommes le 1er août, fête nationale suisse et j'ai peur des bouchons :-). Au-dessus de nous, la longue Arête de l'Argentine que Jaques et moi avons parcouru deux ans auparavant, dans une belle aventure épique. Le Miroir, cette sublime dalle calcaire, se trouve sur la gauche.
Approche rapide, moins d'une heure, sur sente claire. L'excitation monte.
On se dirige vers le départ, marqué, de la voie normale, la voie de l'Y.
Lever de soleil sur les Diablerets.
Pierre fait la deuxième longueur, on va bientôt débarquer sur une vire. Et c'est là qu'on va se tromper. On est censé marcher une cinquantaine de mètres et rejoindre la voie normale par une petite fissure. On se trompe, probablement de 10/20 mètres, suffisamment pour nous envoyer sur une autre voie. "Bal des mutants" ou "Inferno", je suis pas sur.
La difficulté augmente du coup sérieusement. Je m'en étonne, jusqu'au moment où je vois la voie normale sur ma gauche, déjà hors d'atteinte. Rrrraaah ! Faire des rappels aurait été délicat ici, surtout avec une seule corde (50 m). On continue donc l'ascension dans l'inconnu, jamais idéal en escalade...
Un peu de stress, mais des belles longueurs, dans une ambiance superbe. L'équipement est minimaliste, je dois régulièrement rajouter des friends, doubler les relais etc. Je suis parfois limite limite.
Pierre suit avec brio. Belle entente ce jour là, on a géré le stress et l'inconnu. Et je pense qu'on est resté en sécurité tout le temps, c'est le principal.
A la recherche des spits, des fissures.
Du régal tout de même. Quel endroit incroyable.
C'est marrant, selon l'angle de la photo, la difficulté parait bien différente. Beaucoup de pas en adhérence.
On va finir par coincer un peu, engagés dans la mauvaise fissure.
Heureusement, nous n'étions pas seuls. On parle avec des cordées et on réalise enfin où on est exactement, et où ils sont. A ce moment là, Sébastien (sur la cordée en face) est sur la voie normale. Cette voie va passer au-dessus de nous, à une vingtaine de mètres. Après avoir étudié quelques solutions, on décide de faire au moins risqué: on demande à Sébastien qu'il nous glisse une corde depuis le haut, pour les rejoindre sans risques.
Pierre y va en premier. Le passage hors-piste est un peu délicat à monter mais ça passe, la corde évite juste le mal de tête. 20 mètres de 5+ sans protection, ça aurait fait un joli facteur de chute :s. Un grand merci donc à Sébastien et sa seconde pour nous avoir sorti des emmerdes !
J'attends mon tour, j'ai trouvé un relais béton :-)
La suite est du coup plus relax, des spits réguliers et un niveau d'escalade qui diminue bien. Je respire...
D'autres cordées sortent de la voie directe. Ça a l'air très beau à faire aussi.
Pierre m'attends au relais. Il a fait un 3a qui nous a parus être bien plus dur. Mal compris, fatigue ou cotations sèches, allez savoir.
Quelle ambiance !
Dernière longueur. Vous voyez mon ombre :-) ?
La sortie ! Pierre et nos sauveurs :-)
Bien content ! N'a pas été simple...
Nous voila sur l'Arête de l'Argentine. Rien que de la regarder j'ai mal partout ! Heureusement, on ne la prends que sur un petit bout, vers Haute Corde, que l'on contournera d'ailleurs.
Bientôt au pied de Haute Corde. Y moyen de la remonter en escaladant (6 ?). Nous on a pris la sente qui contourne sur la droite, et très vite quitté cette sente (qui pourtant continue) pour remonter le pierrier facile vers le sommet. Ça me semble le plus rapide et le moins exposé. Du sommet de Haute Corde, une sente assez facile descends vers les alpages.
Pierre au sommet de Haute Corde. Dents du Midi à gauche.
Pose montagnarde ^-^.
On va passer par la sente directe, par le col de Peyrette, un peu plus escarpée que la descente par le refuge Giacomini, mais on gagne une heure. Magnifique environnement.
Sentier sauvage...
... un peu technique ...
... et parfois exposé. Mais rien de vraiment méchant, faut être prudent c'est tout.
Incroyable de se dire qu'on était là dessus, perdus au milieu des fissures.
Tellement beau là bas...
Au revoir mon beau miroir, et probablement pas adieu...
Belle aventure épicée, 500 mètres d'escalade tout de même ! On a mis 11 heures en tout, probablement 3 ou 4 dues au mauvais choix d’itinéraire. J'aurais préféré m'en tenir au plan et rester sur cette voie normale, mais c'est pas évident. Malgré les mises en gardes et les topos, c'est pas simple à trouver, bcp de voies là bas ! Le mieux aurait été de redescendre dès qu'on a compris et continuer à chercher. Content quand même d'être passé malgré tout, on a fait une sacrée version du coup... Merci à Pierre, beau mental et belle équipe. Merci à nos sauveteurs :-)
Nicolas
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