mercredi 22 juillet 2020

Besso

Le Besso, c'est le balcon parfait pour observer la fameuse 'couronne impériale' du Valais, ce demi-cercle grandiose de 4000 mètres (Weisshorn, Zinalrothorn, Obergabelhorn et Dent Blanche). Du coup, ça faisait bien 10 ans que je l'avais en tête. Avec Sylvain, on a fait une traversée de toute beauté.


Traversée du Besso (topo C2C): AD, +900m, ~ 9 heures. Corde de 30, coinceurs, friends moyens, des dégaines et sangles (120 et 180).
Cabane du Mountet > Arête W du Besso > Blanc de Moming > Dôme > Cabane.



Depuis le fond du Val d'Anniviers, on s'est garé un peu après Zinal. Là bas, au loin, ce joli Besso. Aujourd'hui, on va déjà se contenter de monter au refuge...



En passant, on repère une inscription pratique pour demain. Ce coin est vraiment bien balisé et cairné.



Arrivée à la cabane du Grand Mountet. Paysage spectaculaire. En face, l'Obergabelhorn (4064 m).



Le lendemain, sortie vers 5h. Sylvain et moi on se dirige vers le couloir d'approche de l'arête W (à gauche du sommet au loin). On suit le topo Camptocamp, rien à redire. C'est cairné et fléché, dur de se tromper. On aura à chausser les crampons sur le névé au loin.



A l'attaque, dans le couloir d'accès de l'arête ouest. Assez facile à suivre, des points rouges réguliers (même si on en a loupé). Niveau facile, bon échauffement.



Et nous voila sur cette arête ouest. Très sympa, rocher très sain. Des spits sur les passages clés, sinon facile à protéger. On se régale.



La vue derrière déchire déjà. Cervin à gauche, puis Pointe Zinal et Dent Blanche.



Ça grimpe, que du bonheur.



Le sommet n'est plus bien loin. Ça continue à être largement évident. On s'est juste posé une petite question sous le sommet, sinon on a filé ! Passages de II/III réguliers avec quelques pas de IV. J'envoie Sylvain bosser un peu :-D, je prends les photos.



La croix du Besso, 3668 mètres.



Sylvain me rejoint. De bons moments ça...



Alors, de l'autre coté c'est la suite de la course. Ça redescends à un col puis remontée sur rasoirs au Blanc de Moming. Un petit bout de glacier, puis le Dôme et l'arête à droite qui retourne au refuge. Derrière, le Zinalrothorn. La voie normale, c'est cette arête sur sa droite. Souvenirs toujours intacts de cette journée magique avec Seb et Dante.



Obergabelhorn, Cervin et Pointe Zinal.



Dent Blanche et Grand Cornier.



Au loin, l'Oberland Bernois. On voyait parfaitement les Diablerets, le Wildhorn et le Wildstrubel.



Last but not least: sa majesté le Weisshorn.



Suis pas mécontent d'être là. Quelle vue et quelle montée plaisir. On a tracé en plus.



En direction du col entre Besso et Blanc de Moming. La descente par l'arête est assez facile à trouver, bien cairnée mais il faut réfléchir un peu et on descend parfois sur la face est. Caillou parfois moins bon, ne pas se faire piéger...



C'est les moments adrénaline de la journée: pas mal de rasoirs parfois bien effilés et aériens. Difficile à protéger. On débranche certaines parties du cerveau (pas toutes) et on fonce.



Certains gendarmes s'évitent facilement. D'autres, il nous a semblé préférable de prendre les rasoirs et les rappels plutôt que de partir dans des tas de cailloux infâmes coté est... Deux petits rappels, qu'on a d'ailleurs ré-équipé pour s'éviter le mal de tête. Ça passe bien et on est là pour ça.



Derrière, le Besso et ses deux sommets. On arrive de celui à gauche.



Passé les gendarmes et les rasoirs, ça devient plus facile sur la remontée au Blanc. Un pré-sommet en face. Des piles d'assiettes qui finalement ne m'ont pas paru pas si mauvaises que ça. On fait attention, ça bouge parfois mais rien d'atroce.




On arrive enfin sur la montée finale du Blanc de Moming. Là encore, des assiettes mais on est passé vite fait bien fait. Ca se protège bien. Perso, j'ai apprécié ce passage.



Et voila le travail ! 7h depuis le refuge.



Au Blanc de Moming, la course est quasi gagnée. Je respire et suis très fiers de nous. Courte désescalade très facile, petit passage sur glacier débonnaire 10 min.



Le Dôme, 3639 m. Paysage grandiose.



Zinalrothorn et une arête en neige assez impressionnante.



On descend par l'arête W du Dôme. C'est du F sur du rocher très sympa, cairné aux endroits clés. On s'est régalé là aussi. Ça ferait une bonne course à la montée pour le Dôme d'ailleurs.



Descente tranquille vers la cabane.



On arrive au col de la Forcle, avec le Mammouth à droite. Jacques et moi s’étions fait une jolie aventure dessus la veille ;-). D'ailleurs le reste de la troupe l'a grimpé valliamment pendant qu'on faisait le Besso.



On retrouve notre joyeuse troupe à la cabane, tous heureux d'une belle journée, avec plein de choses à se raconter. Au passage, la gardienne nous félicite pour le temps canon, ça fait toujours plaisir...



La journée n'est hélas pas finie, faut redescendre sur Zinal :s. 3 bonnes heures à rajouter. Paysage magique heureusement, et j'ai les baskets et le short :-).




On était là haut.



Week-end mémorable avec les copains. Merci à Sylvain (super équipe ce jour là), Jacques, Lucas, Zoé et Greg, z'êtes au top ! Merci à Greg pour les bonnes décisions. Vivement la prochaine !

N

lundi 20 juillet 2020

Balfrin

Ça fait un bout de temps que j'ai rien fichu sur ce blog ! C'est pas faute d'avoir fait quelques belles courses depuis. Comme par exemple ce très joli Balfrin, que j'ai fait en traversée avec les copains fin juin.

Ce Balfrin, je l'avais repéré sur la carte il y a bien des années, en randonnant autour.  Il se grimpe facilement depuis la Bordierhütte, magnifique cabane au dessus de Grächen, dans le Valais.

Cotation F, course d'arête mixte avec la belle vue. Peu de dangers objectifs. Camptocamp en parle en sens inverse, les 2 vont bien mais je pense que la traversée N->S fait plus de sens.

Wanderland


De bon matin et de bonne humeur. Les usual suspects au taquet: Jacques, Greg et Pierre.


Le but du week-end était de tenter la Nadelgrat, qui me tente depuis bien longtemps. Manque d'acclimatation et météo instable font qu'on en reparlera en 2021 :-).



On a dépassé le Klein Bigerhorn. Rien à signaler. Matinée magnifique et calme. Les gens en général pensent qu'on est fous de se lever avant l'aube pour grimper des cailloux. Nous on pense que c'est eux les fous, c'est tellement beau là haut...



On progresse vers le Gross Bigerhorn (3625 m). Le topo le décrit comme un tas de cailloux branlants. A la montée et de bon matin, aucun soucis... Pas désagréable même, quoiqu'un peu longuet.




Vue imprenable sur la Nadelgrat.



Bien synchro les muppets ;-)



Premier sommet la journée ! La suite est en face. Un peu de mixte puis une belle face en neige facile. 





C'est jamais dur, pas trop exposé, le rocher semble sain et c'est ludique. Un petit passage de désescalade de III sinon tranquille.




Sommet en vue !





Contents d'être heureux !



Réunion au sommet.



Du sommet, on devine la suite. En face le Ulrichshorn (3924 m) qu'on va grimper pour rejoindre le col du Windjoch juste à sa droite. La remontée va nous faire mal ! Derrière ce col, c'est la montée de la voie normale du Nadelhorn.



Pour l'instant, descente de l'arête sud du Balfrin. Facile et plaisant. Itinéraire évident.



On débouche sur le Riedgletscher. Y a pire comme ambiance. En face, le joli couloir de neige c'est l'accès à la Nadelgrat.



Derrière nous, ce beau Balfrin qu'on a tous adoré traverser.


Jacques nous explique que c'est par là. Il a fait la trace sur le Ulrichshorn comme une machine !! J'ai pas pris bcp de photos: 1) commençait à fatiguer 2) l'orage arrivait, dans le brouillard.



Descente du Ulrichshorn vers le Windjoch.



La suite: descente pénible dans la neige molle et profonde du Hohbalmgletscher et quelques coups de tonnerre peu avant de pousser la porte de la cabane Mischabelhütte. Il était temps ! Magnifique sortie en tout cas. Jamais dure, toujours spectaculaire. Très recommandable.