La région de Kandersteg, dans l'Oberland, regorge d'objectifs sympas. Ce week-end j'avais choisi en plan B la traversée entre le Balmhorn (3698 m) et l'Altels (3630 m), depuis un bivouac à Spittelmatte. On rejoint facilement ce bivouac avec la benne qui monte à Sunnbüel depuis Kandersteg. Superbe et longue journée, article fleuve :-).
12 heures, AD-, corde de 30m, friends/coinceurs problablement inutiles, 2 dégaines.
Spittelmatte > Zackenpass > Balmhorn > Altels > Spittelmatte > Sunnbüel.
Le samedi, direction le bivouac depuis Sunnbüel avec tout plein de sacs. L'équipe du jour : Jacques l'habitué, Zoé la guerrière et Dominique qui se demande sur quelle bande de fous il est tombé :-). En apéritif, on va tenter le Rinderhorn (3449 m) tout au fond au centre. Au final, on s'arrêtera au Rindersattel, ce col sur la droite du sommet (nuages d'orages).
Je vous épargne les détails, redescente vers le bivouac, sur ce joli alpage de Spittelmatte. Bivouac 5 étoiles sur herbe, plat, tranquille, de l'eau.
Dimanche, départ à 3h45. Dominique est resté en bas, petit problème musculaire hélas :-(. Premières lueurs du jour sous le Zackenpass, après l'interminable montée sur la morraine à la frontale. On chausse les crampons et on monte tranquille sur ces névés sympas. Rien de méchant. Mon souvenir de 2015 était pire.
Le soleil se lève sur le Gross Löner.
Sortie au Zackenpass (3034 m). Toujours un plaisir de voir les stars du Valais.
La Zackengrat, c'est pas méchant, surtout si bien sec. Sente facile. On devine déjà la croix du Balmhorn. Évidence: ce glacier est en fonte accélérée...
A droite, belle vue sur le Bietschhorn.
A gauche, l'Altels et la traversée qui nous attends, avec la tour infernale au milieu.
L'arrivée au pré-sommet du Balmhorn. On rechausse les crampons par sécurité, un peu de rocher et la fin du glacier.
Arrivée au pré-sommet, effet wow : Doldenhorn, Blümlisalp, Kanderfirn et Eiger/Mönch/Jungfrau au fond.
On a le sourire. Le Balmhorn est à quelques minutes, sans difficultés (à part une crevasse cachée au col).
Et voila. On laisse la croix (bizarrement sous le sommet) à la cordée de bien sympathiques belges qui nous ont accompagné ce jour là. Salut les gars !
La traversée entre le Balmhorn et l'Altels concentre les difficultés de cette course et justifie la cotation PD+/AD-. Le reste c'est du F. En gros: descente simple vers la tour à 3558m, une arête effilée facile de 20 m, la tour en rochers pourris (passages de II sur 10/15 mètres), une pente de neige à 40° sur 50 mètres, puis du rocher facile (cheminée en II), et arête rochers un peu aérienne. Ça nous a pris 2 heures environ.
C'est parti. Retour vers le pré-sommet du Balmhorn, on reste bien collé au fil, en évitant les méchantes crevasses. Très simple et pas raide.
La méchante tour et le sommet au loin.
Court passage d'arête effilée en neige avant d'aborder la tour. Pas pris bcp de photo dessus :-D. Le rocher est vraiment pourri, difficile à protéger. Pas réussi à mettre de protections (friends/coinceurs), juste un becquet qui m'a fait un tirage de malade. Escalade très simple et courte mais le premier de cordée doit être zen...
Ca n'empeche pas Zoé d'avoir le sourire !
Chute interdite.
Au sommet de cette tour, je respire. La difficulté est passée. En face, arête facile avant de devoir rechausser les crampons pour ce petit raidillon en neige/glace.
Là encore, chute interdite. Neige très dure, limite glace. Je décide de brocher pour m'éviter le mal de tête. C'est pas dur hein...
Découverte des pointes avant pour Zoé :-).
Je les fait monter en profitant du décor :-)
Au sommet de la neige. On va bientôt pouvoir enlever une dernière fois ces crampons pour le final facile en rocher.
Traversée grandiose. Les nuages arrivent, on traîne pas.
Suis zen maintenant, c'est gagné.
La cheminée en II (un cairn et des traces de crampons partout). Juste rigolo.
Le final.
Yes !! Si vous avez déjà fait une course longue, un peu risquée, en vous battant contre l'horaire, vous savez ce qu'on ressent là :-).
On quitte le sommet, encore un petit bout d'arête aérienne très facile.
Et voila, la face est de l'Altels. Les skieurs salivent (pas moi donc ^-^). 1800 mètres depuis le sommet. Au début, petite sente facile.
Et rapidement, les passages en dalles qui se protègent bien avec les barres d'assurages (une dizaine en tout ?). Si vous êtes à l'aise et que c'est sec, ça passe bien sans corde...
Fin des difficultés avec une corde fixe, plus pour le confort qu'autre chose.
Et c'est parti pour une loooongue sente. Décor sauvage. Rinderhorn à gauche et Wildstrubel à droite.
Minéral !! Une bonne moitié de cette sente passe en glissant dans les petits graviers. Très pratique et rapide. Faudra juste ressemeler vos chaussures après :-). Je déconseille fortement la montée via cette sente monotone et pénible, à moins d'avoir un moral à toute épreuve.
L'alpage/bivouac et la benne se rapprochent.
Le Zackenpass, passé ce matin. Ça a toujours l'air bien raide de loin.
Passé tout droit, pas de sente évidente. Mode sanglier.
On y est presque !
Arrivé au bivouac. Les chèvres nous félicitent.
Course magnifique dans un cadre vraiment grandiose. Faut être à l'aise et rapide (on met et on enlève les crampons environ 300 fois). La descente de l'Altels semble très délicate en cas de terrain humide ou givré... Merci aux participants, très fier de vous !
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